Big Easy – Ruta Sepetys

Big Easy-Ruta SepetysDébut 2012, j’avais été marquée par Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre de Ruta Sepetys, auteur inconnue, publiée chez Gallimard. Beaucoup de livres pour ado traitent de la seconde guerre mondiale et cette thématique est loin d’être ma préférée. Voire même, je la fuis. Mais là, en plus d’une aventure palpitante, j’avais également découvert un pan de l’Histoire que je ne connaissais pas: la déportation des intellectuels et opposants lituaniens vers la Sibérie par les soviétiques. Bref, ce roman m’avait plu, je l’avais conseillé à plein de mamies et il avait rencontré un grand succès auprès d’elles (bon, certes, ce n’était pas le public « cible », mais honnêtement, à 14 ans, lire ça… pfiouuuu).

Quand je suis tombée par hasard sur le second roman de Ruta Sepetys, Big Easy, je me suis donc jetée dessus. Alors voilà, ce n’est certainement pas du niveau de son précédent, mais il faut reconnaitre qu’on se laisse porter par l’histoire de Josie, fille de prostituée du quartier français de la Nouvelle Orléans dans les années 50, qui n’a pas du tout envie de finir sa vie dans un bordel. Là, le roman s’adresse vraiment à des jeunes filles de 13-14 ans.

Un gros regret: la 4ème de couverture. Pourquoi les éditeurs révèle les 3/4 du livre dans la 4ème de couverture? Le principe ne serait-il pas plutôt dans la lecture d’un roman de découvrir, au fil des pages, les mésaventures d’un héros ou d’une héroïne?

Pas de quoi bouder son plaisir, Big Easy se lit très facilement. Mais après, courez lire Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre!

Big Easy de Ruta Sepetys, Gallimard jeunesse, collection Scripto, paru en octobre 2013

 

Cul de sac – Richard Thompson

cul de sac« Préface de Mo Willems, élu meilleur auteur de livres pour enfants par le New York Times ». Mo Willems, l’auteur des Guili Lapin… Je suis faible, j’avoue, cette phrase sur la couverture a suffi pour que j’emprunte cette BD.

Et je ne l’ai pas regretté. Dans sa (très drôle) préface, donc, Mo Willems dit ceci : « Tout dessinateur digne de ce nom sait qu’après les Peanuts de Schulz et le Calvin et Hobbes de Watterson, il ne reste rien de nouveau à faire en bande dessinée sur les gamins de banlieue. Tous sauf M.Thompson, semble-t-il, qui parvient à renouveler le genre en associant une colérique précoce et un misanthrope paranoïaque, dans un monde surréel parfaitement crédible. Grr… »

Tout est dit. La colérique précoce, c’est Alice, la petite fille qui danse sur une bouche d’égout. Le misanthrope paranoïaque, c’est Petey, son grand frère, le rouquin plongé dans sa BD. Et c’est génial! J’ai ri comme pas souvent devant une BD…

Et en plus, Jeux d’enfants est un tome 2. Il existe donc un tome 1! Il s’appelle Sortie de secours, et est paru en 2010… Il y a 3 ans! Mais comment j’ai pu passer à côté pendant si longtemps?

Cul de sac, tome 2 : Jeux d’enfants, de Richard Thompson, traduit par Anne Capuron. Edité par Delcourt, 2012, 127 p.

So.

Une île trop loin – Anika Thor

une ile trop loinDeux sœurs, Nelli et Steffi, juives et autrichiennes. Au début de la seconde guerre mondiale, leurs parents voient la situation des juifs se dégrader et souhaitent mettre leurs filles à l’abri, en attendant un départ aux États-Unis. Nelli et Steffi se retrouvent ainsi en Suède, sur une petite île au large de Göteborg, accueillies chacune dans une famille différente. Nelli, la plus jeune, s’habitue assez facilement à sa nouvelle vie, sa nouvelle famille, apprend vite le suédois, se fait des amis, tandis que Steffi, l’aînée, vit plus difficilement ce changement. Le couple qui l’accueille est austère, elle s’inquiète énormément pour ses parents.

Au fil des années, on suit son combat pour continuer ses études, pour avoir des nouvelles de ses parents, sa culpabilité d’être en sécurité tandis qu’eux sont déportés, ses relations avec sa petite sœur qui oublie sa langue maternelle et veut se faire adopter par sa famille d’accueil…

Ça fait au moins 4 ans qu’on m’a recommandé ce roman : l’histoire ne m’attirait pas, encore un roman triste, des enfants juifs pendant la guerre… Et puis j’ai entamé le premier tome, et j’ai lu les 4 avec beaucoup de plaisir! En abordant la second guerre mondiale légèrement de côté, par la vie quotidienne de ces deux sœurs, en Suède, l’auteur réussit à traiter ce sujet de manière différente et très réussie.

Une intégrale est parue en 2012, qui regroupe les 4 tomes de cette saga : Une île trop loin, L’étang aux nénuphars, Les profondeurs de la mer, et Vers le large.

Une île trop loin d’Annika Thor, traduit du suédois par Agneta Segol, éditions Thierry Magnier. Prix Tam Tam 2003 catégorie Je bouquine.

So.

Les trois lumières – Claire Keegan

Les trois lumières-Claire KeeganTôt un dimanche matin, dans la chaleur du début de l’été irlandais (oui oui, selon Claire Keegan, l’été peut être chaud en Irlande), un père conduit sa fille chez de lointains parents, les Kinsella. La toute jeune fille, dont nous ne connaîtrons jamais le prénom, se retrouve chez ces inconnus, sans vêtement de rechange (son père ayant oublié de lui laisser son sac), dans cette grande ferme perdue dans la campagne irlandaise. Elle découvre alors un autre monde, une autre façon de concevoir la famille. Chez elle, les marmots sont nombreux (sa mère est d’ailleurs à nouveau enceinte), ça crie, ça boit. Ici, c’est calme, chaque parole est réfléchie. Là-bas, on imagine qu’elle se débrouillait toute seule; ici, elle est entourée, chouchoutée. Alors bien sur, les Kinsella ne sont pas parfaits. Ils sont rongés par la peur, la culpabilité et le deuil de leur petit garçon. Mais ici, la jeune fille apprendra ce qu’être aimée veut dire. Et à aimer en retour.

Il s’agit d’un roman encore une fois court, tout comme l’est pour la jeune fille, cet été chez les Kinsella. En lisant divers commentaires et résumés, je me suis rendue compte qu’aucun n’était identique. Chacun s’attache aux détails qui lui parlent le plus. Une très bonne découverte pour moi!

(Par contre, je n’ai pas éclairci le mystère du titre…)

Les trois lumières de Claire Keegan, traduit de l’anglais par Jacqueline Odin paru en avril 2011 aux éditions Sabine Wespieser

Pourquoi être heureux quand on peut être normal? – Jeanette Winterson

pourquoi être heureux...Il y a ce titre, d’abord, qui m’est longtemps resté en tête, entre le moment où je l’ai entendu pour la première fois jusqu’à ce que je réussisse à mettre la main sur ce livre.

Puis l’écriture, très forte, qui m’a surprise au début : je m’attendais à un roman et non à ce récit autobiographique. Jeanette Winterson raconte son enfance, dans le nord industriel de l’Angleterre, enfant abandonnée et adoptée par une famille pentecôtiste, une femme incapable de relations sociales et un homme effacé. Elle raconte sa rage, sa difficulté de grandir dans ce milieu dénué d’amour, l’enfant en colère qu’elle était, et aussi sa découverte des mots et des livres. Elle raconte aussi son attirance pour les femmes, violemment réprouvée par sa mère qui la fera exorciser. Adulte, elle raconte encore ses difficultés à se sentir chez elle, ses difficultés dans ses relations aux autres, sa recherche de sa mère adoptive…

Elle raconte mais apporte aussi des réflexions, des questionnements… C’est une lecture qui m’a remuée, touché, wah!! Et qui m’a donné envie de lire ses autres livres…

So.

Pourquoi être heureux quand on peut être normal, de Jeanette Winterson, traduit de l’anglais par Céline Leroy,  éditions de l’Olivier, mai 2012.

Yotsuba&! – Kiyohiko Azuma

YotsubaYotsuba a 5 ans, quatre couettes de cheveux verts, de l’énergie à revendre et un enthousiasme sans bornes pour le monde qui l’entoure. Quand la série commence, elle et son père viennent d’emménager en ville, et Yotsuba découvre les balancoires, les magasins, les climatiseurs…

C’est drôle, c’est simple, ces petits instants de vie quotidienne sont un vrai régal, et après avoir dévoré les 11 tomes que compte la série pour l’instant, je veux la suite!!

A lire dès 8-9 ans, mais aussi adulte, bien entendu…

So.

Yotsuba&! de Kiyohiko Azuma, publié par Kurokawa. 11 tomes en français, série en cours au Japon.